Le marché du vendredi

Ancré dans l'histoire locale depuis plusieurs générations, le marché hebdomadaire s'est adapté aux évolutions de la commune avant d'être installé sur la Place du 18 Juin 1940.

Le marché du vendredi : un marché plus que centenaire

Un aveu du 10 janvier 1749, rendu au roi par « Demoiselle Anne Robert, dame du Moulin-Henriet, sœur et héritière de Charles Louis Robert, seigneur de Sainte-Pazanne », laisse entendre que le marché se tenait dans une halle édifiée au début des années 1720 place actuelle de la Hunaudais dans des bâtiments qui existent toujours, restant parmi les plus vieux du bourg.

Avec l’abolition des droits féodaux pendant la Révolution, la halle n’est plus seigneuriale. Cependant, la place et les bâtiments accueillaient toujours le marché. Non sans difficultés, car les denrées sont rares et chères. D’autant que des « petits malins » achetaient beurre, œufs et volailles avant que ces marchandises n’arrivaient à destination et que le marché ne soit ouvert. Le conseil municipal est obligé de prendre un arrêté pour punir les fraudeurs.

Le marché est déplacé près de l’église en 1831.  En 1874, il est transféré dans la cour de l’école, sous un hangar (l’actuelle salle Tournemine), puis, en 1881, dans l’ancienne église de la hunaudais… transformée en halle en 1905.

En raison de leur vétusté, les halles sont détruites en 1965 et Le marché connaît alors son ultime déplacement sur la place du 18 juin 1940.

La Place du 18 Juin 1940, un lieu de rendez-vous

Aujourd’hui parking quotidien, marché hebdomadaire le vendredi, braderie annuelle, la place du 18 juin 1940 a connu bien d’autres utilisations quand elle s’appelait le champ de foire jusqu’en 1954.

La fête locale s’animait de ses manèges et des autos tamponneuses ; les cirques de passage y plantaient leur chapiteau ; la procession de la Fête-Dieu faisait halte devant un reposoir fleuri à profusion.

Une journée à la foire de la fête de la Saint Yves le 19 mai :

Les foires, quasi mensuelles au début du siècle dernier, constituaient l’occupation première.

L’avant-veille commençait avec un grand rassemblement de la jeunesse.  Ce jour-là, valets et servantes se proposaient aux fermiers. On les reconnaissait aux épis de blé, pousses de vigne et petits bouquets de genêt qui ornaient leurs chapeaux, gilets et corsages. Il arrivait que la fleur du caraco de la servante disparaisse sous la main indiscrète d’un galant. Un joli geste à la jeune fille en guise de déclaration d’amour. La journée se déroulait en divertissements de toutes sortes : petit cirque, cracheurs de feu, loteries, chevaux de bois, diseuses de bonne aventure, etc.

La veille était consacrée aux achats de vêtements, de chaussures, d’articles de ménage.

Le troisième jour voyait moutons, chevaux et bétail envahir le champ de foire, résonnant des cris des animaux et des « toucheurs » de bestiaux. Les fermiers portaient une longue blouse bleu foncé, le plus souvent noire, et un chapeau remplacé plus tard par une casquette. Le marché se concluait par quelques baisers dans l’un des nombreux cafés ambulants installés sur le pourtour de la foire.

Bien des bestiaux étaient conduits à la gare pour y être embarqués à destination des abattoirs parisiens.  On devine qu’à la fin de la foire, le terrain était largement tapissé de bouses et autres excréments. Il existait un droit de bousage pour les riverains du champ de foire. Mais peu devaient l’exercer. Il est pourtant connu qu’une bouse bien sèche est efficace dans une cheminée. Un procédé qui était bien connu en Vendée avec les bousas !

Place aujourd’hui aux chevaux-vapeurs des automobiles…